Dr. William Pierce - L’Esprit faustien
Publié le lundi 19 décembre 2016 - Livre - Lien permanent
Dr. William Pierce
L’Esprit faustien
A la fin du Moyen Age vivait en Allemagne un remarquable savant passant pour avoir déchiffré les mystères de la Nature et pour pouvoir employer sa connaissance de manières merveilleuses et magiques. Certains le regardaient comme un alchimiste habile, qui avait acquis ses pouvoirs par un travail assidu dans son laboratoire ; d’autres disaient qu’il n’était qu’un charlatan qui était davantage un maître des tours de passe-passe que de l’alchimie; mais la plupart en vinrent finalement à le regarder comme un magicien qui avait fait un pacte avec le Diable, échangeant son âme en échange de connaissances et de pouvoirs.
Le mystérieux savant était le Docteur Johann Faust (v. 1480— v. 1538), et les nombreuses légendes qui apparurent sur lui enflammèrent les imaginations d’écrivains, de poètes et de compositeurs pendant plusieurs générations. Un demi-siècle après sa mort fut publié en Allemagne un livre contenant ces légendes, Historia von Dr. Johann Fausten, par Johann Spiess, qui parut bientôt aussi dans des traductions anglaise et française.
A la fin du XVIe siècle, l’acteur anglais Christopher Marlowe écrivit sa Tragical History of Doctor Faustus, basée sur ces légendes. Après cela, d’innombrables autres auteurs reprirent le thème de Faust : le thème de l’homme cherchant à dépasser ses limites imposées, cherchant la connaissance au-delà de ce qui était permis aux autres.
Le plus célèbre auteur dans cette veine fut Johann Wolfgang von Goethe, dont la première partie du long poème dramatique Faust fut publiée en 1808. S’inspirant principalement de l’oeuvre de Goethe, Berlioz et Gounod, entre autres, composèrent des opéras. Durant tout le XIXe siècle et même au XXe, des symphonies, des poèmes, des pièces et des nouvelles traitant de la légende de Faust continuèrent à apparaître.
Le sujet fait manifestement écho avec quelque chose de profond dans l’âme européenne. En fait, on pourrait facilement voir un précurseur de la légende de Faust dans celle d’Odin, dont la quête de vérité et de connaissance le conduisit à sacrifier l’un de ses yeux et à rester pendu pendant neuf jours sur l’Arbre du Monde.