Trump : la puissance des sionistes chrétiens, évangéliques ou autre, aux États-Unis
Publié le mercredi 17 janvier 2018 - Article - Lien permanent
La récente manifestation du « syndrome de Jérusalem » de Trump met en évidence, avant tout, la puissance des sionistes chrétiens, évangéliques ou autre, aux États-Unis
Preuve de plus que le phénomène Trump dépend en grande partie de l’appui du sionisme chrétien — millénariste, messianique, dominioniste — aux États-Unis. (Et pas seulement de l’Alt-Right à la Breitbart-Jerusalem ou des « théoriciens du complot » à la Infowars.)
L’ancien propagandiste de Trump, Steve Bannon a qualifié le déménagement de l’ambassade américaine à Jérusalem de « cadeau à la droite religieuse ». En conférence devant la Zionist Organisation of America (ZOA), Bannon se disait fier d’être « sioniste chrétien », glorifiant le « judéo-christianisme » comme fondement civilisationnel de l’Occident. Et c’est uniquement pour son rejet du « judéo-christianisme » que Bannon se voit obligé d’écarter la pensée d’Ayn Rand, qu’il juge excellente par ailleurs.
Mais les intérêts du sionisme chrétien aux États-Unis ne coïncident pas complètement avec les intérêts israéliens (comme l’ont montré notamment Daniel MERMET et plusieurs autres), même avec ceux de la droite ultra israélienne qui s’est pourtant alliée à lui sous la présidence de Reagan sans cesser de resserer les liens. Même si Israel a longtemps souhaité un Trump, il reste qu’Israel préfèrerait encore ne plus avoir à dépendre des États-Unis… (Voir à ce sujet le memorandum du précédent gouvernement Netanyahou, écrit par les néocons, intitulé A Clean Break, 1996.)
Dans un autre ordre d’idées, on peut aussi se demander si, en quelque sorte, le comportement brouillon et chien-fou de Trump n’est pas une manière très subtile et rusée de sauver les apparences, de faire croire à tous qu’on est le plus pro-Israel qui soit, tout en faisant échouer en même temps volontairement ce qu’il entreprend, en l’entreprenant trop vite, à la hâte et n’importe comment, de manière à provoquer assurément la controverse et que le tollé vienne tout faire rater en fin de compte. Car il n’est pas dit qu’Israel obtiendra la pleine et totale souveraineté sur sa capitale Jérusalem… Si Israel a pour capitale reconnue Jérusalem, cette reconnaissance ne constitue pas en même temps la reconnaissance d’une totale souveraineté israélienne sur tous les quartiers de Jérusalem…
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